"Aussi élevé que soit l'arbre, ses feuilles tombent toujours vers la racine."
La goutte d'eau a fait déborder le vase. La coupe est pleine.
Un train au départ de gare de l'est. La valise en main, le départ en tête.
Je veux juste rentrer chez moi. RENTRER CHEZ MOI.
Se jeter dans les jupons d'sa mère. Pleurer dans ses jupons à elle. Et pousser ce cri de l'enfant sorti trop tôt du ventre de maman.
Bureau des pleurs, bousculade et heurs dans le vestibule. Chacun son tour. Faire la queue. Attendre, encore.
Il ya des jours 'avec' et y'a des jours 'sans'.
'Avec' beaucoup de choses et 'sans' pas mal d’entre-elles. Aujourd’hui, ce sera sans-elles.
Sans motivation au boulot. Sans bonjour à la dame. Sans un centime à l'SDF du coin. Sans sucre dans le café. Sans sentiments lors de cette nuit. Sans vraiment lui dire les choses. Sans re-co-nnai-ssance.
Sans, rien. Mais avec beaucoup trop de non-chalence et d'indifférence.
Le violon désaccordé de la violoniste sonne faux. Le 'non' de la NON-CHALENCE aussi.
Fausse-note-de-vie. Fausssement moi meme.
Je ne suis pas moi dans ses moments la. Je ne m'aime pas comme ça.
Blocage des méninges. Bug bug, bug de l'esprit. Tic, tac, toc et toc, toc, toc, fait le mécano de sa clé de 12 dans les rouages de mon cerveau. J'ai le cerveau hypertrophié de Cortex. Mon cortex est malade.
Malade, à s'en exiler et à se foutre à terre de solitude : E-XI-LE intérieure.
L'artiste rencontré au détour du hasard, le signe également lui de ses mots anglais. « My exile is in my head ».
Étranger, il ne se reconnaît plus. A la marge du temps, des autres et de lui même dans ce cocon de l'autobanissement, il se réfugie.
Mon sentiment est calqué sur le sien. Je suis d'avantage moi lorsque je suis toute seule. Je le ressens intérieurement. Il n'y a que 'moi' pour moi même. Égoïsme de compréhension de soi. Égoïsme de survie.
Dix-neuf heures, arrivé du train. Retour aux sources. Porte ouverte du bureau des pleurs.
La mine déconfite et ce carcan familial où on peut tout lâcher.
Faute à ce cœur trop haut qui se soulève dans mes entrailles, et me bousille le cerveau.
Faute à ce coeur trop haut, au précipice de lui même, à mes abimes intérieures.
Humainement impénétrable, besoin d'y trouver un sens.
« Mots », antidote à ce sens désué.
Flot de paroles qui s'ensuit dans les jupons de maman. Et d'autres emprunts de pudeurs, dans les bras de papa.
« Intérioriser », je l'ai toujours fait.
Mais aujourd’hui faute à ce cœur trop haut qui me soulève les entrailles et me bousille le cerveau, je ne sais plus.
Aujourd’hui, faute à ce cœur trop haut, au précipices de lui-même, à mes abimes intérieures, je ne peux plus.
Ma pensée m'enlise et rythme mes états d’âmes.
Salvateur est le retour, salvateur est le carcan familial.
Dans ce nid, ses jupons à elle, ses bras à lui, me sauvent.